La télévision perd du terrain contre les services de streaming en France
La cote de popularité de la télévision est en berne, les services de vidéo à la demande prennent le relais.
En France, face aux services de streaming, la télévision souffre. En 2022, la durée d’écoute individuelle de la télévision (DEI) baissait tandis que les plateformes de vidéo à la demande maintenaient leur croissance. Si Netflix reste le premier acteur, ses concurrents sont parvenus à grappiller quelque part du marché.
La télévision fait pâle figure face
L’Arcep et l’Arcom, les autorités de régulation des télécommunications et de l’audiovisuel, ont partagé (PDF), le 11 avril, la troisième édition de leur référentiel des usages numériques en France. D’après les régulateurs, la DEI a diminué pour se rapprocher du niveau pré-pandémie. Fin 2022, la durée d’écoute individuelle mensuelle de la télévision tombait en dessous de 3h45, le seuil établi en 2019. « En dépit des audiences exceptionnelles des matchs de la Coupe du monde de football en 2022, la DEI ne dépasse pas son niveau de l’an dernier sur les mois de novembre et de décembre », notent l’Arcep et l’Arcom.
Dans l’ensemble, toutes les tranches d’âge sont concernées par cette diminution de DEI entre le deuxième semestre et de 2020 et celui de 2022. Néanmoins, l’Arcep et l’Arcom soulignent une hausse de visionnage pour les plus de 50 ans au cours du premier semestre 2021, motivée par « une actualité forte avec la guerre en Ukraine et les élections présidentielles et législatives ».
L’écart de temps passé devant un téléviseur entre les moins de 25 ans et les plus de 50 ans reste conséquent en 2022. Les 15 – 24 ans regardaient la télévision en moyenne 51 minutes par jour, là où les séniors y consacraient entre 4h40 pour les 50 – 64 ans et 5h34 pour les plus de 65 ans.
Netflix indétrônable
En parallèle du recul de la télévision, le nombre d’utilisateurs moyen quotidien de vidéo à la demande par abonnement a poursuivi sa progression. Les autorités de régulation indiquent qu’« environ un internaute sur deux (51 %) est abonné ou à accès à un service de vidéo à la demande par abonnement au sein de son foyer ». Il s’agit majoritairement de personnes âgées de moins de 40 ans qui s’abonnent aux plateformes de streaming.
Le marché de l’Hexagone est dominé par Netflix qui possède 60 % des parts du secteur au second semestre 2022, en baisse de 1% par rapport à la même période l’année précédente. Un signe que les concurrents du géant californien n’en démordent pas. Avec 13 % des parts de marché, Prime Video d’Amazon, reste le second service de streaming préféré des Français. Disney+ le talonne avec 12 %, suivi de Canal+ à 10 %.
Moins de contenus illicites
Sur le sujet de la consommation illicite de contenus audiovisuels, l’Arcep et l’Arcom présentent « une baisse sensible sur les trois types de contenus audiovisuels ». Les films et les séries télévisées regardées illégalement enregistrent une chute de 6 points chacun. En 2022, respectivement, seuls 23 % et 19 % des consommateurs s’adonnent à ce genre de pratiques. Cela représente 13 % et 9 % des internautes.
L’Arcom a fait des retransmissions sportives illégales son cheval de bataille. En recul de 8 points par rapport à 2021, les régulateurs attribuent cette réussite au renforcement de la régulation, « les ayants droit pouvant désormais saisir le juge afin d’en demander le blocage [des sites illégaux] ». Au premier semestre 2022, 40 % des utilisateurs de ces sites ont été confrontés à un blocage. Des indicateurs positifs laissant présager que la dynamique actuelle entre la télévision et le streaming n’est pas près de s’arrêter.