Vous pensez qu’il est difficile de recycler les batteries des voitures électriques ?
Cette entreprise vous prouve le contraire.
L’entreprise américaine Redwood Materials annonce être en mesure de recyler des batteries à 95 %, dépassant ainsi Tesla qui plafonne actuellement à 92 %. Dirigée par l’un des fondateurs de la marque d’Elon Musk, l’entreprise spécialisée dans la valorisation des cellules fait le bilan de son programme lancé un an plus tôt.
Depuis des années, les détracteurs de la voiture électrique avancent la difficulté du recyclage des batteries comme argument contre cette motorisation. S’il est vrai que celle-ci n’est pas exempte de défauts, comme nous l’avons expliqué dans un précédent article, elle demeure tout de même globalement plus propre que les véhicules thermiques. D’autant plus que les solutions de revalorisation des accumulateurs sont désormais de plus en plus nombreuses.
UN RECYCLAGE OPTIMAL
Depuis de nombreuses années, les constructeurs se creusent la tête pour trouver des manières de recycler les batteries de leurs voitures électriques. L’état de celles-ci dépendent de leur capacité, exprimée en pourcentage. Si elle est au-dessus de 80 %, elle peut alors être reconditionnée et utilisée dans un autre véhicule. Si ce n’est pas le cas, elle est alors démantelée et est allouée à d’autres usages.
C’est justement ce à quoi travaille Redwood Materials. Il s’agit d’une entreprise américaine créé en 2017 par J. B. Straubel, l’un des co-fondateurs de Tesla et ayant travaillé pendant 16 ans pour le constructeur, aujourd’hui dirigé par Elon Musk. La firme est spécialisée dans le recyclage des batteries issues des voitures électriques et a lancé il y a un an un vaste programme expérimental visant à améliorer la revalorisation de ces packs.
Sur son site, la société annonce aujourd’hui les résultats de cette expérimentation, et ils sont plutôt encourageants. Elle explique avoir réussi à récupérer pas moins de 1 268 batteries en fin de vie, venant de 19 modèles de voitures électriques et hybrides, en travaillant main dans la main avec des concessionnaires ou encore des casses en Californie. Parmi tous ces packs, moins de 5 % étaient « endommagés, défectueux ou rappelés« , et donc inutilisables.
Ces accumulateurs sont un mélange d’ancienne chimie NiMH (nickel-hydrure métallique), notamment utilisée sur les Toyota Prius et autres Honda Civic hybrides ainsi que de technologies plus récentes au lithium-ion. C’est le cas des batteries NMC (nickel – manganèse – cobalt) ou LFP (lithium – fer – phosphate). La part des batteries recyclées devrait alors considérablement augmenter, puisqu’il s’agit de la solution la plus utilisée actuellement en attendant l’essor des alternatives au sodium ou solides.
UNE NOUVELLE VIE
Les batteries lithium représentent déjà 82 % des packs récupérés par Redwood pour être transformées. Ainsi, l’entreprise affirme être en mesure de revaloriser les batteries à 95 %, dépassant Tesla. Dans un rapport datant de 2021, la firme américaine affirmait pouvoir recycler jusqu’à 92 % des matériaux. Ce qui est déjà excellent. De son côté, Volkswagen veut aller plus loin et a lancé un projet visant à recycler les batteries quasiment à l’infini dans le futur.
Mais alors, quel est le destin de ces packs une fois récupérés ? Chez Redwood Materials, ceux-ci sont démantelés et les matériaux sont utilisés pour fabriquer de nouveaux composants pour d’autres batteries, comme des cathodes ou des anodes. Un geste pour l’environnement, mais pas que. En effet, le gouvernement réserve désormais l’octroi de son crédit d’impôt sur les voitures électriques seulement à celles qui sont fabriquées aux États-Unis et dont leur batterie est également sourcée localement. Ce qui peut donc être le cas avec cette solution.
Ainsi, les clients paieront moins cher leur voiture électrique grâce à cette innovation, qui permet de réduire la dépendance à la Chine. Cependant, cette technique coûte encore très cher, en raison notamment de la logistique. Pour recycler les batteries à grande échelle, il faut alors aller les chercher un peu partout et les transporter. Des solutions sont toutefois envisageables, comme un volume de collecte accru, permettant de faire chuter les coûts logistiques et de les rentabiliser.
Certains constructeurs travaillent quant à eux sur d’autres solutions, comme Suzuki qui avait annoncé en mai 2025 le développement d’une technologie utilisant les batteries de ses voitures pour alimenter des lampadaires au Japon. Une alternative également mise en place par Nissan, qui avait fait la même chose avec un accumulateur de Leaf en 2018.