La BBC
La BBC pourrait arrêter de diffuser ses programmes à la TV d’ici 10 ans
Le groupe audiovisuel public veut concentrer son offre sur le digital et réunir ses différentes marques.
La télévision traditionnelle est-elle déjà en fin de course ? C’est au moins l’avis de Tim Davie, le directeur général de la puissante BBC . D’ici dix ans, il veut basculer la majorité de l’activité du groupe audiovisuel public sur le numérique. Et même, s’il le faut, arrêter d’émettre des programmes linéaires. “Imaginez un monde qui ne serait qu’Internet, où la télévision et la radio seraient supprimées et où le choix serait infini. L’arrêt de la radiodiffusion se produira et devrait se produire au fil du temps, et nous devrions activement nous y préparer.”
La déclaration peut sembler radicale, les différentes antennes du groupe touchant encore plusieurs dizaines de millions de Britanniques. Mais le dirigeant constate une érosion progressive et inéluctable des audiences via les canaux classiques. “Les analystes du secteur estiment que nous avons probablement vu la dernière année au Royaume-Uni où les radiodiffuseurs représentaient la majorité de l’audience vidéo”, rappelle-t-il, avant de pointer du doigt la prédominance de TikTok. Sa solution est donc de miser le plus tôt possible la carte de la transformation en plateforme. “Si tu ne peux pas les battre, rejoins-les” comme le dit un dicton anglais.
Pari risqué
La BBC regroupe aujourd’hui une dizaine de marques comme BBC News ou BBC Two, à l’avenir, il désire “rassembler la BBC dans une offre unique”. Une partie inconnue des programmes subsisterait, mais ils seraient regroupés par types plutôt que dans divers canaux, comme peut le faire Netflix.
Le pari est risqué. D’un côté, en ne faisant rien, le groupe risque de se faire totalement éclipser par la montée en puissance des plateformes de streaming. De l’autre, il peut perdre quelques plumes pendant sa transformation. “Le passage au numérique n’est pas un défi en soi, le défi est de passer au numérique sans perdre la majeure partie de votre audience et sans dépenser inutilement des millions de livres”, résume Tim Davie. La fracture numérique pourrait également poser problème. Les personnes aux revenus modestes ou peu à l’aise avec le web pourrait se retrouver sans accès à un média de service public.